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Les Spores
Les champignons produisent de nombreuses spores, sexuées ou végétatives (asexuées) qui sont impliquées dans la dispersion et la survie de l'espèce.
Certaines spores sont expulsées violemment de l'organe qui les contient, alors que d'autres tombent sous le seul effet de la gravité ou sont emportées par des courants d'air, d'eau ou par des animaux, comme les insectes.
Un champignon produit un nombre très important de spores pour accomplir son cycle de vie. Par exemple, une vesse-de-loup géante peut produire 5 000 milliards de spores6 (5,1 1012 basidiospores pour un corps de 38 x 37 x 22 cm).
Les basidiomycètes sont plus productifs que les ascomycètes. Un gros spécimen de rosé des prés (Agaricus campestris) peut émettre 30 000 spores par seconde, soit près de trois milliards par jour7. Sa durée de vie est toutefois courte, seulement de quelques jours. Le champignon de Paris, Agaricus bisporus, peut produire près de 16 millions de spores par jour8 ,7 et Bulgaria inquinans : 80 millions par jour[réf. souhaitée].
Malgré ces quantités gigantesques, la probabilité qu'une spore donne un nouveau champignon est très faible. En effet, il faut que les conditions favorables soient réunies pour obtenir la germination d'une spore en un filament de mycélium primaire, puis la fécondation entre deux mycéliums pour obtenir un nouveau champignon.
En revanche les Ascomycètes présentent fréquemment une très forte reproduction végétative par production de conidies. Ils sont d'ailleurs souvent plus connus par leur forme asexuée (par exemple les Penicillium) que par leur forme sexuée.
La sporée c'est quoi
La sporée représente l'ensemble des spores recueillies sous le chapeau d’un champignon pour connaitre la couleur et l’aspect des spores, le plus souvent en vue d’identification.
Historiquement, dans son traité Synopsis methodica fungorum publié en 1801, le mycologue sud-africain Christiaan Hendrik Persoon propose une classification des champignons sur des bases à la fois de mode de reproduction et de morphologie fine. En 1805, les mycologues Johannes Baptista von Albertini et Lewis David von Schweinitz proposent la couleur de la sporée comme critère de distinction de base1. La couleur de la sporée est ainsi très utilisée au xixe siècle et reste aujourd'hui un des caractères essentiels à la détermination de la famille, du genre, et plus rarement de l'espèce du champignon étudié .
Comment la recueillir
La couleur des spores constitue un caractère macroscopique très important. Ces spores se situent sur les lames (tubes ou autres) des champignons à maturité. On choisit un champignon avec un chapeau à maturité sans être trop avancé. On coupe le pied à la base du chapeau, on le dépose sur une feuille de papier blanc, un papier ciré ou de préférence sur une feuille transparente de matières plastiques, de manière à donner une sporée teintée. On recouvre le chapeau d’un verre ou autre afin de conserver l'humidité si le spécimen est trop séché. Après une nuit ou 10 heures et plus, on peut voir le dépôt de spores en soulevant doucement le chapeau. Il arrive à l’occasion que le champignon rende sa sporée en quelques heures seulement. Pour bien déterminer la couleur de la sporée, on choisit une couche épaisse de dépôt que l’on observe à la lumière naturelle. Il est à remarquer que la sporée blanche peut prendre une teinte plus foncée donc on observe un blanc crème, un beige ou autres.
Quelques photos de sporées
Merci à Frédéric Sénélart pour ses superbes photos
Merci à Gilles Weiskircher pour sa planche qui illustre ainsi parfaitement l'utilsation des sporées aux fins de détermination
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Merci à Louise Fortin Mycologue amateur Québec, Canada Pour son autorisation